Libéré mais pas libre

Au début de l’année 1941, la situation de l’armée britannique au Moyen-Orient s’aggrave. Le general Erwin Rommel et son Afrikakorps sont en Libye. Au nord les forces de Vichy se sont rendues maître de la Syrie et du Liban, permettant à l’aviation allemande d’y établir des bases. En Irak, Rashid Ali el Khaylani prépare un soulèvement contre les autorités britanniques et entend prêter allégeance à l’Axe. Au sein de l’administration anglaise en Palestine et parmi les cercles dirigeants de l’armée britannique au Proche-Orient, revient en force l’idée de mettre à contribution la capacité militaire du Yshouv.

Le 17 février 1941, une année et demie après leur arrestation, les 43 prisonniers de la Haganah sont libérés. Ruth apporte à Moshé de nouveaux vêtements et le conduit à leur maison de Nahalal. Elle espère qu’enfin on accordera un répit à Moshé, qu’ils pourront reprendre tranquillement leur vie de famille et développer leur ferme. Le destin va en décider tout autrement.

Car au printemps 1941, imaginant la possibilité d’une invasion du pays par les forces de l’Axe, l’État Major de la Haganah décide de mettre sur pied une force armée soumise soumise à l’autorité du Yshouv. Deux compagnies sont d’abord créées dans le nord du pays. Its’hak Sadeh est nommé commandant de la nouvelle force. Aux postes de commandants de compagnie, on retrouve les deux jeunes officiers les plus en vue du moment et proches de Sadeh depuis l’opération à ‘Hanita, à savoir Ygal Allon et Moshé Dayan. Pour l’heure les deux progressent coude à coude dans la hiérarchie.

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