Patrouilles au Sud-Liban

Le commandement de l’armée britannique se tournent vers l’Agence Juive au moment où elle s’emploie à constituer ces nouvelles compagnies, pour lui demander des guides et des artificiers pour ses troupes qui s’apprêtent à envahir le Liban pour y déloger les forces vichystes. La compagnie commandée par Ygal Allon rejoint la force qui va opérer dans le secteur est proche de la frontière syrienne alors que Moshé Dayan et ses hommes sont envoyés en appui à une division australienne qui va remonter le long de la mer.

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Monument en souvenir d’une patrouille de saboteurs du Palma’h disparue lors d’une opération à Tripoli en Mai 1941. Yarkon, Tel-Aviv

Dayan concentre une trentaine de combattants à ‘Hanita qui se trouve à proximité de la frontière est commence à explorer le territoire controlé par les soldats français. Ne connaissant pas la zone s’étendant au nord de la frontière, il recrute Rashid, l’un des commandants de groupes de combattants arabe à l’époque de la grande révolte. De retour de ses patrouilles, Moshé rend compte au commandement chargé de l’invasion de la qualité des routes, du niveau de surveillance des ponts, de la présence des forces françaises, des routes facilement aménageables pour y faire passer des véhicules de transport et d’autres informations importantes pour la préparation précise de l’opération. La plupart des reconnaissances sont menées à l’initiative de Dayan, parfois sans ordre explicite de ses anglais. Dans le compte rendu détaillé qu’il rédigera après avoir été blessé, il racontera un épisode autours duquel la patrouille qu’il a envoyée tarde à rentrer et qui l’attend avec impatience, posté à la frontière :

« A 9h du matin, nous désespérions de les revoir. Et voici qu’à 9h30, enfin, les trois apparaissent. A leur vue notre coeur s’emballe. Leur apparence extérieure ne semble pas très encourageante. Ils ont l’air fatigués, épuisés par une marche harassante. La nuit avait été noire, il n’avaient presque pas pu se reposer en chemin. Ils on traversé une zone compliquée faite d’arbres, de rochers, de buissons au contact desquels leurs vêtements ont été mis en pièces, les transformant en haillons. Leurs chaussures en caoutchouc sont déchirées et leurs pieds enveloppés de chiffons. Leurs mains et leur visage ont et griffés par des ronces. Leur itinéraire passait par des montagnes hautes comme le Carmel mais plus escarpées. Ils avaient utilisé jusqu’à leurs dernières forces pour rejoindre la base. »

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