Moshé passa ses cinq premières années à Dégania. Il fut un enfant maladif qui souffrit gravement d’un trachome, une maladie des yeux répandue à cette époque parmi les paysans arabes pauvres et aussi fréquente chez les enfants des nouveaux pionniers sionistes. Dans un effort pour sauver les yeux de Moshé, sa mère et lui fréquentent souvent les dispensaires et l’hôpital de Tibériade ainsi que le lointain hôpital de Jaffa. L’oeil qu’il perdra plus tard au combat, était dans son enfance très atteint et la plus part du temps à moitié fermé.
C’est seulement après la conquête de la Palestine, alors aux mains des ottomans, par les anglais durant l’été 1918, que Dvora réussit à amener son fils à Jérusalem, au dispensaire du docteur Albert Abraham Tycho, expert reconnu dans les maladies des yeux. Après quelques mois son état s’améliore. Voici comment Dégania est restée gravée dans la mémoire de Dayan :
« Des nuages de poussière dans les yeux et qui ne permettaient pas de respirer. Des souvenirs absolument négatifs… La poussière les conditions matérielles affaiblissaient jusqu’à l’anéantissement des forces. Dès l’aube la chaleur augmentait, la soif nous tourmentait et l’eau était fade. Une nourriture insuffisante : de maigres repas constitués de raifort dans de l’huile et une tranche de pain. L’après-midi, un vent brulant asséchait jusqu’à l’étouffement. Les nuits étaient chaudes et nous étions inondés de sueur. Les camarades s’extraient de leurs maisons pour dormir à l’extérieur. La poussière, les moustiques et les mouches apportaient des maladies aux hommes et au bétail. »