Au printemps 1937, Dayan est nommé commandant de la garde mobile de policiers de la région de Nahalal. Il dispose d’un pick-up et de six policiers Le grade de sergent étincelle sur la manche de sa chemise. Moshé partage la politique de retenue de la Haganah en vigueur à cette époque. Cependant il est au nombre de ces commandants qui montent les premières opérations contre les villages arabes et sur les routes qui y mènent. A la tête de cette doctrine offensive, on trouve Elyahou Cohen et Its’hak Sadeh. Ils préconisaient de passer outre aux limitations, c’est à dire se libérer du concept de défense passive en allant intercepter les combattants palestiniens avant qu’ils ne s’approchent des villages juifs, voire en les poursuivant jusqu’à leurs propres villages. Cette approche offensive convient au tempérament de Dayan. Il s’oppose totalement aux actions de vengeance aveugle mais il sait faire intervenir la garde sous ses ordres avec vigueur, détermination et flexibilité. Comme une partie des jeunes de la Haganah, Dayan prône une défense mobile et offensive. Son pick-up et ses six policiers qui lui sont affectés sillonnent tout l’ouest de l’Émeq et atteint rapidement tout lieu où sévissent des combattants palestiniens. La nuit, ils montent des embuscades à proximité des villages arabes qui leur sert de point de rassemblement et ainsi ils peuvent les surprendre dès leur sortie.
En parallèle, Dayan est envoyé à un cour de sergents de l’armée de sa Gracieuse Majesté dans le camp de Sarafand (Aujourd’hui Tzrifin), la base centrale de l’armée britannique en Palestine. Les instructeurs anglais, selon leurs habitudes, insistent beaucoup sur l’ordre et la discipline. Ils multiplient les exercices en ordre serré et il veillent sévèrement à l’entretien de l’armement, de l’uniforme et des chaussures. Dayan ne supporte pas cette tendance des militaires. Elle est en opposition avec son attitude débraillée et anticonformiste. Cependant il sait évaluer l’importance de l’ordre dans le métier militaire et il prend grand soin d’entrainer également ses policiers à revues en ordre serré. Il écrira dans ses mémoires : « Du point de vue du bénéfice militaire à retirer pour la surveillance du bloc de Nahalal, cette formation était une perte de temps. Mais j’ai compris que on se plaçait du point de vue de leur empire, les britanniques savaient ce qu’ils faisaient. Il y avait quelque chose à retenir dans ce boolsheet. »