En juin 1948, l’ONU proclame une trêve d’un mois, du 11 juin au 9 juillet. Dayan repart pour s’occuper de la formation de son bataillon qui s’appelle à présent : bataillon de raid motorisé 89″. La mission de ce bataillon est de mener des raids en profondeur en terrain ennemi. Dayan choisit lui-même ses hommes qui proviennent de quatre origines : des camarades de Nahalal et d’autre villages de l’Emeq, des membres du Le’hi dissout après la proclamation de l’État d’Israël et la formation de Tsahal, des vétérans des unités des opérations de la Haganah de Tel-Aviv restés inoccupés après la prise de Jaffa et des volontaires juifs de la diaspora venus épauler leurs frères en guerre. Le bataillon est équipé de jeeps armés de mitrailleuses et de chenilles achetées aux USA à des marchands de ferraille. Pour Dayan cela représente un défi physique difficile qu’il décrit ainsi :
Je ne ressentais pas l’absence de monoeil. Quand je marchais dans l’obscurité je ne trébuchais pas. Mes pieds trouvaient par eux-mêmes leur chemin. Au vacarme des tirs et des obus, mon corps ne répondait pas par la reculade et l’émotion. Ce n’était pas du courage mais simplement de l’indifférence physique au sifflement et au fracas. Même lorsqu’il y avait des impacts autour de moi ou des projections de débris, je n’y voyais pas de danger. Quand on voit où tombent les obus, on peut les éviter plus facilement.
Cependant, Dayan n’est que rarement obligé de marcher à pied la nuit. Il commande son bataillon depuis sa jeep et en général de jour.